Par John Jesse, président de la zone Qu’Appelle (john@jpjesse.ca)

(Note: Ce texte provient du site Web de la division Saskatchewan et est reproduit avec l’autorisation de son auteur.)

 

Je n’oublierai jamais ma première intervention à titre de patrouilleur. J’en étais à mon deuxième quart et j’étais le patrouilleur le plus proche de l’emplacement de l’accident lors de l’appel. Non sans quelque nervosité, j’ai informé mon chef d’équipe par radio que je me rendais sur le lieu de l’accident. Un patrouilleur comptant plusieurs années d’expérience intervint aussitôt sur la ligne radio et déclara : « John, vas-y et procède sans tarder. Je te rejoins d’ici peu. »

Le fait de savoir que je pouvais compter sur l’aide d’un autre patrouilleur a réduit mon inquiétude lorsque je suis arrivé auprès du patient et que j’ai entrepris un premier examen.

Peu après l’arrivée de l’autre patrouilleur, j’ai commencé à décrire la situation et à donner mon avis sur ce que nous devrions faire. Mais j’ai aussitôt pensé que j’étais un débutant en la matière et qu’il vaudrait mieux le laisser procéder tout en l’observant. Mon collègue n’était cependant pas de cet avis : plutôt que de prendre charge de la situation et de me laisser l’observer, il m’a dit : « Tu comprends de quoi il s’agit. Dis-moi ce que tu veux que je fasse. » Comme je ne m’attendais pas à jouer le rôle principal, j’ai continué d’examiner et de traiter le patient tout en posant de nombreuses questions à mon collègue plus expérimenté que moi. 

Une fois le patient confié aux soins d’ambulanciers, nous nous sommes livrés à une séance d’analyse pour déterminer quelles conclusions je pouvais tirer de cette expérience. J’ai terminé mon quart de travail en me sentant beaucoup plus confiant. Plutôt que d’avoir laissé mon collègue d’expérience diriger les opérations, j’avais géré la situation tout en étant sous sa surveillance.

Une situation semblable s’est produite lorsque, peu après mes débuts à titre de patrouilleur, j’ai accédé au poste de président de zone. Plusieurs membres comptant plusieurs années de service ont été de remarquables mentors : ils ont su répondre à toutes mes questions et m’ont fait des suggestions sans toutefois insister ou tenter d’influer sur mes décisions. Grâce à leur encouragement et à leur sens du respect, ils ont accru ma confiance et ma capacité d’exercer mes fonctions de président de zone avec compétence.

Si vous lisez ces lignes, vous êtes sans doute un des nombreux patrouilleurs qui savent faire preuve de compétence et d’énergie dans différentes situations de secourisme. Bien qu’il s’agisse là de qualités admirables, il peut arriver qu’elles aient un effet inhibiteur auprès de nouveaux membres qui commencent à perfectionner leurs aptitudes ou à prendre des initiatives. De fait, il peut arriver qu’il vous soit plus facile de prendre une situation en charge ou de dire à un nouveau patrouilleur comment procéder. Mais vous aurez un effet plus positif sur les patrouilleurs débutants si vous leur donnez la possibilité de tester et de perfectionner leurs aptitudes.

Si vous êtes un membre ou un chef de file de la Patrouille canadienne de ski depuis quelques années, gardez à l’esprit votre rôle d’entraîneur et de mentor. Lorsque vous contribuez au perfectionnement des aptitudes de nouveaux patrouilleurs par le mentorat et le « coaching », vous contribuez à accroître la capacité de la patrouille tout entière.

Réflexion sur le mentorat

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