Par Matt Middleton, Frontenac (matthew.middleton@skipatrol.ca)

Le 26 juillet 2025, j'ai eu l'occasion, pour la deuxième fois, de participer à l'organisation de la course de l'Association canadienne de médecine d’expédition et en région éloignée (ACMERE).

Organisée au MTB Kingston* (Ontario), cette compétition a réuni cette année quatre équipes aux noms très créatifs : Prepare to See Domination (« Attendez-vous à une domination »**), MacGyvers, Pulse Patrol (« Patrouille du pouls »**) et Kingston ReanimatORs. Chaque équipe était composée de quatre coureurs, allant d'étudiants en première année de médecine à des médecins pleinement qualifiés.

* NdT : Le site web est accessible en anglais seulement.

** NdT : Traduction plus que libre

Le format de la course évoluait vers des épreuves de plus en plus difficiles que l'équipe devait accomplir avant de passer à l'épreuve suivante. La structure générale de la course était la suivante :

  1. Les équipes doivent allumer un feu à l'aide d'un silex et de deux boules de coton (dans un moule à gâteau jetable, pour plus de sécurité).
  2. Une fois cette tâche accomplie, l'équipe reçoit un ensemble de coordonnées pour localiser sa trousse de secourisme (Odyssey Medical s'est associé à l'ACMERE et a fourni des trousses de secourisme entièrement équipées ainsi que des civières pliables).
  3. Après avoir trouvé la trousse de secourisme, l'équipe retourne en courant à la ligne de départ pour recevoir la carte du parcours.
  4. L'équipe quitte ensuite la ligne de départ pour parcourir les 11 km du parcours (divisé en deux circuits), tout en répondant à des questions et en accomplissant quatre scénarios tout au long du chemin.

L'équipe ayant accumulé le plus grand nombre de points combinés pour le temps mis à terminer le parcours, les réponses correctes aux questions posées sur le parcours et les points obtenus dans les quatre scénarios est déclarée gagnante.

Cette année, les scénarios comprenaient des brûlures graves causées par l'explosion d'un réchaud de camping, une blessure à la tronçonneuse entraînant une chute d'un arbre, un randonneur en hypoglycémie et un accident de VTT avec projection par-dessus le guidon. Mon rôle était celui de chef de poste pour le scénario de l'accident de VTT. Notre malheureuse patiente, Kait, avait fait un vol plané par-dessus le guidon. Les informations suivantes ont été communiquées aux équipes à leur arrivée au poste :

« Vous faites partie d’une équipe de recherche et sauvetage qui a localisé un vététiste ayant déclenché un SOS sur un appareil satellite. Il a pu envoyer le message « accident grave, besoin d’aide ». Il a fallu environ deux heures pour atteindre son emplacement. »

Les équipes ont rapidement découvert que Kait avait non seulement un talent naturel pour le moulage (application de blessures factices), mais qu'elle était également une patiente idéale pour évaluer ses blessures. Pour ses blessures visibles, elle avait un maquillage très impressionnant : une grande ecchymose qui s'étendait sur cinq centimètres à partir de son nombril et une ecchymose sombre sur la partie supérieure gauche de sa joue. Nous n'aurions pas pu rêver meilleure patiente en termes de talents d'actrice. Elle a été retrouvée sans connaissance en position couchée, ne réagissait que légèrement à la douleur sur l'échelle AVPU lorsque sa colonne cervicale était palpée, et modifiait sa fréquence respiratoire au fur et à mesure que le scénario progressait.

Chaque poste disposait d'une grille d'évaluation qui attribuait des points en fonction de la capacité de l'équipe à évaluer la blessure (similaire à l'évaluation primaire de la PCS), à prodiguer des soins avec le matériel disponible et à prendre une décision quant au moyen de transport à utiliser pour évacuer le patient. Il était très intéressant d'observer les différentes approches adoptées face aux scénarios : certaines s'inspiraient d'une perspective hospitalière, clinique, tandis que d'autres s'apparentaient davantage à une approche en région éloignée. J'ai remarqué qu'un concurrent semblait jouer naturellement le rôle de leader, de mentor, auprès de ses coéquipiers. En discutant avec lui après la course, j'ai découvert qu'il avait été patrouilleur de ski à Mont-Tremblant et qu'il connaissait très bien les scénarios de formation!

Comme pour toute journée en montagne organisée par la PCS, le succès de l'évènement repose sur le soutien des bénévoles. La course ACMERE n'a pas fait exception à la règle : chaque équipe a fourni un bénévole et, avec l'aide d'une dizaine d'autres personnes, a contribué à la réussite de la journée. J'ai personnellement été très reconnaissant envers Miak, bénévole et expert du barbecue, qui m'a offert un hot-dog parfaitement cuit et une boisson lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée, affamé et épuisé!

J'ai eu deux fois l'occasion de participer à cette course, et les deux fois, je n'ai pas été déçu. À quatre mois seulement de la journée en montagne de la zone, j'ai hâte de mettre en pratique certaines des idées apprises afin de continuer à développer nos compétences en tant que patrouilleurs.

Pour plus d'informations à propos de l’ACMERE dirigez-vous au cawm.ca ou sur Instagram @canadianwildmed.

Photos courtoisie de Matt Middleton

Évènement hors-station – Course de médecine d’expédition et en région éloignée ACMERE 2025

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