
Par A.P. Crawford (ap.crawford@skipatrol.ca)
Le 4 janvier 2025, Dave Kells et Stefan Jukes s’entraînaient sur les pistes avec trois recrues à Ski Martock lorsqu’ils ont entendu un appel radio signalant un incident survenu au-dessus d’eux sur la même piste. Stefan a grimpé environ 20 mètres pour accéder au lieu de l’accident, où il est arrivé en compagnie de Natasha Jukes.
Stefan s’est occupé du patient qui avait dévié de la piste et était tombé dans un talus escarpé et verglacé. Le patient a été retrouvé sous le talus, la tête penchée vers le bas sur le côté gauche, le dos courbé et les genoux tournés vers l’extérieur de la piste, le cou et le dos appuyés contre un très gros arbre. Son ami se trouvait près de la tête du patient.
Natasha est restée au-dessus du lieu de l’accident pendant que Stefan procédait à l’évaluation initiale, remarquant que le casque du patient présentait une grosse bosse apparemment causée par l’impact. Compte tenu du mécanisme de la blessure, il a décidé de limiter les mouvements spinaux et a déterminé que l’incident était conforme aux règles du transport hâtif, appelant des renforts, la trousse de traumatologie et un matelas stabilisateur. Il a également demandé à Natasha d’appeler les services médicaux d’urgence, et elle est restée au téléphone pour assurer une communication adéquate.
Mike Huggins et Dave Kells ont été les suivants à arriver sur les lieux. Pendant que Stefan limitait les mouvements spinaux, Dave a pu procéder à une évaluation plus approfondie qui a révélé que le patient ne ressentait ni picotements ni douleur dans la colonne vertébrale, du haut du dos à la taille, qu’il avait auparavant bougé ses jambes et que ses principales plaintes étaient liées à des douleurs dans la poitrine et l’épaule. Les patrouilleurs ont décidé de limiter les mouvements spinaux par mesure de précaution.
Compte tenu du lieu de l’incident (au-dessus du talus et hors sentier), les patrouilleurs ont dû dégager un chemin pour extraire le patient, ce que Mike (qui avait justement une scie pliante dans son sac à dos), Judy Robertson, Andrew Wort et Kali d’Amour se sont chargés de faire.
La première tentative pour stabiliser le patient en le roulant sur une civière à aube s’est avérée inefficace compte tenu de sa position, et avec le mouvement, il a indiqué qu’il avait l’impression de s’être cassé des côtes et que son poumon était peut-être perforé. Les patrouilleurs ont alors décidé de placer le matelas stabilisateur sur le patient et de l’activer afin de minimiser les mouvements et d’améliorer la stabilisation. Cette méthode a fonctionné. Le patient s’est alors plaint de ressentir la présence de liquide dans ses poumons.
Afin de minimiser tout risque d’instabilité, la méthode de relais a été utilisée pour déplacer le patient sur le sentier, puis on l’a transporté en toboggan jusqu’au pied de la montagne. De l’oxygène lui a été administré à l’infirmerie. Peu après, les services médicaux d’urgence ont envisagé de faire appel à EHS Life Flight pour une évacuation aérienne, mais l’hélicoptère était déjà en mission ailleurs dans la province. Le patient a donc été transporté par voie terrestre à l’hôpital le plus proche pour y recevoir les traitements initiaux. Il a ensuite été transporté par EHS Life Flight à l’hôpital d’Halifax pour y subir d’autres traitements.
À l’hôpital, le patient a été diagnostiqué avec de multiples fractures vertébrales, de multiples fractures des côtes des deux côtés, une fracture de l’omoplate, une fracture de la clavicule, un poumon écrasé, une hémorragie cérébrale, une commotion cérébrale, et il a dû subir une chirurgie abdominale. Il a séjourné longtemps dans l’unité de soins intensifs, puis a quitté l’hôpital pour une longue convalescence.
Cette équipe de patrouilleurs a fait preuve d’excellentes compétences en matière de résolution de problèmes en temps réel dans une situation critique, stressante et urgente. Il ne fait aucun doute que leurs actions combinées ont sauvé la vie de leur patient.
En septembre, l’équipe composée de Stefan Jukes, Mike Huggins, David Kells, Judy Robertson, Andrew Wort et Kali D’Amour a été récompensée par la PCS qui lui a décerné le Prix du sauvetage John D. Harper pour ses actions.
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