par Stephanie MacLean-Stirling*, recrue à Ski Martock, Zone Scotia, Division Atlantic East (s.macleansterling@gmail.com)

Où sont mes recrues? Ah! Vous voilà. Avec ce regard écarquillé de nouveaux patrouilleurs. Si vous lisez ceci, faites-vous un câlin et un top-là. Célébrez, car ce que vous avez fait est bien plus que survivre aux heures de formation et d’évaluation. Salut les anciens, vous souvenez-vous de ce que c’était lorsque vous étiez recrues?

Jetez un coup d’œil à ma première saison.

J’ai rejoint la patrouille pour plusieurs raisons; la première est parce que ma mère patrouillait dans les années 80. Elle m’a appris à skier quand j’étais enfant, elle m’a toujours inspirée. La deuxième raison est à cause de mes enfants, je leur ai toujours dit de « chercher les aides » et maintenant il est temps pour moi de mettre cette parole en action. La troisième raison pour laquelle j’ai rejoint était juste pour moi, je suis à récupérer d’un problème de santé qui a changé ma vie depuis cinq ans. Me joindre à la Patrouille canadienne de ski est ma façon de me reconnecter et je suis ravi de dire que cela me fait du bien.

Lors de ma première soirée de formation en secourisme avancé, je suis entré dans une petite classe remplie de formateurs et de Tim, notre instructeur. J’avais l’air du curieux petit canard en dehors de ses éléments, mais malgré le vaste manque de connaissances, je n’ai pas été laissé pour compte ou ne me suis pas senti inadéquate. J’ai été accueilli pour exactement qui j’étais dans cet espace. J’ai pressé chaque goutte d’information que je pouvais obtenir des camarades de classe et des instructeurs. C’est à ce moment-là que j’ai eu mon premier aperçu du calibre de gens que je rencontrerais. J’ai posé question après question et pratiqué et pratiqué. Ils me l’ont rendu si naturel. Ils ont ri avec moi, ils m’ont expliqué les choses et m’ont encouragé à chaque pas.

Le rythme de la formation en secourisme était un bon échauffement pour le vrai travail. Une à deux séances par semaine, c’est beaucoup. Quand je n’étais pas en classe, j’épluchais des pommes de terre, regardais des modules et écrivais des notes. Le souper n’a jamais été aussi long à préparer de toute ma vie. Cette maman multi-tâches adorait ça – il n’y avait que quelques cases à cocher entre moi et la maîtrise de l’évaluation du patient. Je ne me souviens pas combien j’ai coché, mais je peux vous dire que j’ai pratiqué sans fin et que je l’ai finalement maîtrisé. L’examen diagnostique a validé mes efforts. Des instructeurs et des patrouilleurs requalifiés partageant des trucs et astuces tout au long du parcours et… j’ai réussi. Ce qui est venu ensuite, je n’y étais pas complètement préparé.

Lorsque la station s’est ouverte, la partie sur pistes de la courbe d’apprentissage a été entièrement révélée et j’étais anxieuse! Mon évaluation en ski a eu lieu le deuxième jour, après seulement quatre heures de ski dans la saison. Le vôtre l’était probablement aussi. J’étais si nerveuse; mes compétences, apprises que sur le tas, se révélaient. Bien que je sois toujours fière d’être une skieuse prudente, cette nuit-là, cela ne semblait pas suffisant. C’était le cas, mais il me fallait travailler. Tout le monde a skié avec une telle facilité et l’a fait comme s’ils skiaient depuis avant que je sois né. Mes objectifs étaient simples, apprendre, progresser, tout essayer, ne pas reculer. Je voulais que tous sachent qu’ils pouvaient compter sur moi. Je n’ai pas maîtrisé toutes les compétences durant cette première saison; mais je voulais être quelqu’un qui se présenterait et essaierait. Les compétences en ski n’étaient pas les seuls choses qu’il fallait apprendre. J’avais aussi besoin d’apprendre les noms de tous les patrouilleurs avec qui je travaille et de tout le personnel de la station. Il y avait les procédures et les politiques de la station et les emplacements de toutes les clôtures de sécurité et comment les réparer et les démonter. J’ai appris quelles fournitures vous deviez avoir dans votre trousse, quel équipement est disponible sur appel grâce à la radio. Je me suis familiarisé avec où se trouvaient les fournitures – et surtout où les autocollants étaient conservés ! J’ai été formé à l’utilisation de la radio, à l’utilisation de l’ascenseur et à l’installation du fauteuil roulant. J’ai appris à dévaler la montagne afin de pouvoir localiser avec précision un incident ou de communiquer où j’étais à d’autres patrouilleurs. J’ai même appris où se trouve la machine à glace, comment utiliser la photocopieuse du complexe et les couloirs secrets du chalet de la station. On m’a appris à croiser mes skis sur un site d’incident lorsque la neige est exceptionnellement ferme (une compétence qui m’échappe encore).

Il est important de savoir quand se déconnecter lorsque votre cerveau vous dit que vous avez atteint le maximum d’apprentissage pour la journée. N’oubliez pas que vous pratiquez vos compétences de ski tout le temps, en glissant chaque mur entre la chaise supérieure et le chalet. D’ici peu, les instructeurs sur pistes vont essayer de mettre un toboggan derrière vous. À partir de là, la courbe d’apprentissage augmente à nouveau. Maintenant, vous skiez avec du poids derrière vous, ce que, avouons-le, personne n’a jamais fait pour le plaisir. Ce poids contient un être humain vivant ! La courbe d’apprentissage semblait ne jamais se stabiliser.

Savez-vous pourquoi cela en valait la peine ? Les vétérans et instructeurs. Il n’y a pas une garde de travail (Avouons-le, c’est du travail.) sans que quelqu’un me propose de me montrer quelque chose. Même s’il s’agissait de skier ensemble pour vous rappeler de vous amuser en même temps, on m’enseignait à chaque seconde de ma garde. Il y a toujours un patrouilleur pour partager ses anecdotes. Toujours un patrouilleur qui voulait travailler sur certaines de mes compétences de ski. Même de petites choses comme offrir un conseil rapide sur la façon dont le sac de taille doit s’asseoir et tous les conseils du service client. Parfois, ils s’agissaient de choses importantes; comme si mon radio ne fonctionnait pas correctement. J’ai passé du temps dans la l’infirmerie avec des collègues qui posaient des gestes en secourisme, travaillaient sur la paperasse et les procédures. L’un d’eux m’a même appris à commander un bon petit-déjeuner Martock à toute heure de la journée. Je n’ai jamais rejoint un lieu de travail, un groupe de bénévoles ou communautaire comme celui-ci. Je n’ai jamais eu le soutien que j’ai reçu de la Patrouille canadienne de ski.

À toutes les recrues qui me suivront, j’ai un conseil : lors de mon premier incident, j’ai oublié comment faire fonctionner une simple fermeture éclair sur un sac d’équipement ; Cependant, personne ne m’a réprimandé, ils l’ont simplement ouvert et ont continué à gérer l’incident. Ce dont je me souviens cependant, c’est comment remplir l’espace vide lors d’un roulé dorsal. Votre formation paraîtra, oui, vous omettrez certainement certaines choses, mais votre formation est bien là et elle entrera en jeu. Persévérez.

Pour moi, tout s’est bien passé. Cela a fonctionné grâce au soutien et aux efforts des vétérans qui me soutenaient. Pour les nouveaux, vous n’êtes pas seul, soyez franc avec tout le monde autour de vous, admettez quand vous ne savez pas quelque chose. Parlez quand vous le faites. Votre courbe d’apprentissage est la pente la plus raide que vous aurez jamais faite. Mais tout en vaut la peine.

*n.d.t. Traduction libérale

La pente la plus raide que vous aurez jamais faite!